Commémoration du 102ème anniversaire de l’armistice
Pour le 102ème anniversaire de l’armistice de la 1ère Guerre Mondiale, nous avons souhaité organiser une cérémonie au sein du collège pour sensibiliser les élèves au travail de mémoire et de citoyenneté.
Habituellement nous participons aux cérémonies de commémoration organisées par la Municipalité mais dans le contexte sanitaire et sécuritaire actuel c’est interdit.
Nous profitons de cette 1ère cérémonie pour commencer un projet visant à réaliser un espace dédié à la paix , au travail de mémoire et à la transmission.
C’est pourquoi les élèves du club Eden ont planté cet arbre dit » de la liberté, de la paix, de la mémoire et de la transmission ».
Nous ambitionnons la réalisation d’un monument d’ici à la fin de l’année scolaire.
Ainsi, cette cérémonie est une 1ère mais pas la dernière.
Après une mise en contexte par Monsieur Lesage, Noham Bahhate, membre du groupe citoyenneté, a lu un texte de Maurice Genevoix, qui fut honoré , le 11 novembre 2020 par le Président de la République.
En effet, M. Genevoix est entré au Panthéon, lieu dédié aux hommes et aux femmes ayant marqué l’Histoire de France. Ce fut l’occasion de rendre hommage aux poilus puisque Maurice Genevoix, écrivain et académicien français, a participé à La Grande Guerre et fut même blessé.
– Texte de Maurice Genevoix lu par Noham Bahhate
« Je ne pouvais plus douter. J’étais rejoint et traversé par les ondes d’un bombardement monstrueux. La distance n’y faisait rien. Cela dépassait toute mémoire. J’étais là bas, sous ce bombardement « lointain » où mes sens, bien avant moi, reconnaissaient l’aboi des obusiers, les salves galopantes des canons de campagne, la scansion lourde des pièces sur voie ferrée, l’enfoncement aux entrailles du sol et aussitôt la croulante éruption des énormes obus de rupture. Mes camarades, mes camarades. Il faut avoir senti, à la poussée d’un parapet contre l’épaule, la brutalité effrayante d’un percutant qui éclate ; avoir entendu pendant des heures, du fond de l’ombre, en reconnaissant toutes leurs voix, monter les gémissements des blessés ; avoir tenu contre soi un garçon de vingt ans la minute d’avant sain et fort, qu’une balle à la pointe du cœur n’a pas tué tout à fait sur le coup, et qui meurt, conscient, sans une plainte, les yeux ouverts et le visage paisible, mais de lentes larmes roulant sur ses joues.
Vous étiez là, mes camarades. C’est pour vous, pour vous tous que je parle.
Vous êtes la comme au premier jour.
Et vous voyez : votre pays se souvient avec vous. Il sait qu’il faut vous respecter, vous entourer, vous remercier-et vous croire. L’Histoire de France a besoin de vous ».
(Extrait du discours prononcé par Maurice Genevoix le 28 juillet 1968 à la Butte Chalmont lors de la commération du 50ème anniversaire de la seconde bataille de la Marne)
– Chant du » Dormeur du val vivant » de Sansévérino ( 3ème Sorel + groupe citoyenneté) dirigé par Mme Verdier.
– Lecture de la lettre de Vaillagou Martin, soldat du 131ème territorial 5ème compagnie, Suippe, à ses enfants par Thomas Lemaire.
» Suippes (Marne), le 26 août 1914
Vaillagou Martin à ses deux fils Maurice et Raymond
Mes chers petits,
Du champ de dévastation où nous sommes, je vous envoie ce bout de papier avec quelques lignes que vous ne pouvez encore comprendre. Lorsque je serai revenu, je vous en expliquerai la signification. Mais si le hasard voulait que nous ne puissions les voir ensemble, vous conserverez ce bout de papier comme une précieuse relique; vous obéirez et vous soulagerez de tous vos efforts votre maman pour qu’elle puisse vous élever et vous instruire jusqu’à ce que vous puissiez vous instruire vous-même pour comprendre ce que j’écris sur ce bout de papier. Vous travaillerez toujours à faire l’impossible pour maintenir la paix et éviter à tout prix cette horrible chose qu’est la guerre. Ah ! la guerre quelle horreur!… villages incendiés, animaux périssant dans les flammes. Etres humains déchiquetés par la mitraille : tout cela est horrible. Jusqu’à présent les hommes n’ont appris qu’à détruire ce qu’ils avaient créé et à se déchirer mutuellement. Travaillez, vous, mes enfants avec acharnement à créer la prospérité et la fraternité de l’univers. Je compte sur vous et vous dis au revoir probablement sans tarder. Votre père qui du front de bataille vous embrasse avec effusion. »
Pour conclure, diffusion d’un extrait de l’hymne national, » La Marseillaise »
Voici un lien pour voir cette cérémonie